Le thème de notre marche du 8 octobre est celui de la Paix. Ce thème est choisi en lien avec l’appel de Saint Paul de ce Dimanche : « Ne soyez inquiets de rien, mais, en toute circonstance, priez et suppliez, tout en rendant grâce, pour faire connaître à Dieu vos demandes. Et la paix de Dieu, qui dépasse tout ce qu’on peut concevoir, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus. » (Lettre aux Philippiens 4, 6-7).
A rebours de la pensée de bien de nos contemporains, nous affirmons que la paix est au cœur de la vraie religion. Comme le souligne le pape François lors de son voyage au Kazakhstan : « En réalité, les religions ne sont pas des problèmes, mais une partie de la solution pour une coexistence plus harmonieuse. La recherche de la transcendance et la valeur sacrée de la fraternité peuvent en effet inspirer et éclairer les choix à prendre dans le contexte des crises […], qui traversent de nombreuses institutions d’aujourd’hui […], en mettant en péril la sécurité et la concorde entre les peuples. Nous avons donc besoin de religion pour répondre à la soif de paix du monde et à la soif d’infini qui habite le cœur de chaque homme. ».
Nous savons, et singulièrement nous les français, que lorsque le pouvoir politique instrumentalise la religion ou la prend pour cible, les exactions les plus cruelles suivent immédiatement.
La vraie religion cherche la paix pour permettre aux croyants de pratiquer sans crainte leur foi. La guerre et les conflits empêchent les hommes et les femmes de pouvoir célébrer Dieu et de transmettre la vie religieuse à la jeune génération. L’Eglise Catholique, experte en humanité, l’avait bien compris, quand elle chercha à instituer la « Paix de Dieu » aux alentours de l’an mille. Après la disparition de l’Etat Romain et de la Pax Romana, l’Europe subissait la violence anarchique de groupes de mercenaires, de voleurs de grand chemin et de barons locaux. L’Eglise persévérera pour imposer son grand idéal évangélique au travers de deux institutions : La « Paix de Dieu », qui avait pour but la protection des religieux et des pauvres et de leurs biens, et la « Trêve de Dieu », qui interdisait la guerre pendant certaines périodes liturgiques et lors de grandes fêtes.
Quand bien même cet idéal n’a pas pu toujours s’incarner dans toute la société médiévale, l’image symbolique en a été rendue présente dans les fondations monastiques. Le monastère est ainsi l’icône d’une société pacifiée : tous les moines ont été libérés par le Christ lors de leurs baptêmes, ils sont égaux sous la Loi d’amour du Père et ils sont frères dans l’Esprit de Charité répandu dans leurs cœurs. Les moines ont été les pèlerins de la Paix dans notre région, sachons « entrer dans la carrière », les suivre sur ce chemin et annoncer la bonne nouvelle de la Paix : « La paix pour vous qui étiez loin, la paix pour ceux qui étaient proches. » (Ephésiens 2, 17).
Père Gaël Bénéat+