C’est le titre choisi par le pape François dans son message pour la journée mondiale de prière pour la sauvegarde de la création (1er septembre 2024). Le Saint Père reprend le thème de l’Espérance, qui est le thème du Jubilé 2025 et y adjoint le verbe « agir », en lien avec sa grande préoccupation sur l’avenir de la planète terre et de ses habitants. La question de l’écologie intégrale est très importante pour le pape et celle-ci rejoint de nombreuses préoccupations contemporaines autour de cette question grave : « Quelles conditions de vie allons-nous laisser aux futures générations ? ».
Les sociétés occidentales sont ainsi traversées par l’anxiété de l’avenir, mais cette angoisse semble déboucher vers un abattement dépressif. De nombreuses voix font le constat des problèmes mais concluent que les solutions vont arriver trop tard. A quoi bon agir, si le combat est perdu d’avance ? Et c’est pour cela qu’il nous faut nous ressourcer dans la grande vertu d’espérance.
Oui, la situation religieuse, écologique, sociale, économique et politique de notre société européenne est extrêmement préoccupante. Mais nous ne sommes pas sans espérance, « L’optimisme chrétien se fonde sur une vivante espérance : il sait que tout tend vers la gloire de Dieu, la consommation finale dans sa paix, la résurrection corporelle dans la justice, “de gloire en gloire”. » (Pape François). La foi de notre baptême repose sur la certitude de la résurrection et nous ouvre à l’espérance du ciel et à la gloire des fils et filles de Dieu (Rm 8, 21).
L’espérance nous donne la capacité à rêver à l’avenir. Comme l’écrit le Saint Père : « Si l’on rêve, il faut alors rêver les yeux ouverts, remplis de visions d’amour, de fraternité, d’amitié et de justice pour tous. ». Le rêve d’un avenir meilleur nous fait voir le monde avec les yeux de Dieu et nous interpelle pour entrer dans la mission. L’avènement du Royaume de Dieu est à l’œuvre depuis la résurrection du Christ et l’Esprit Saint répandu dans notre cœur nous presse pour que nous prenions notre place avec les ouvriers pour le Royaume.
Certes le travail dans la vigne du Seigneur n’est pas sans fatigue et sans peine, mais l’espérance nous donne la certitude de la victoire finale du Seigneur. L’espérance chrétienne ne déçoit pas, mais elle ne trompe pas non plus. « L’espérance est donc une lecture alternative non pas illusoire mais réaliste de l’histoire et des événements humains, du réalisme de la foi qui voit l’invisible. » (Pape François).
Le rêve d’un monde meilleur, aperçu dans la lumière de la foi, fait naître en nous la conviction inébranlable qui vient de l’espérance et nous dynamise dans notre vocation à la charité, au service humble, à l’innovation de l’amour qui invente toujours des chemins nouveaux pour dépasser les obstacles. Ce rêve n’est pas absurde car il est fondé sur l’amour dont Dieu a aimé le monde, à tel point qu’il a donné son Fils pour que nous vivions de la vie dans l’Esprit Saint.
« Voilà la grande espérance : l’amour de Dieu a vaincu, il vainc toujours et il vaincra encore. » (Pape François).
Père Gaël Bénéat+