Le discernement ecclésial n’est pas une technique d’organisation, mais une pratique spirituelle à vivre dans la foi. Il requiert la liberté intérieure, l’humilité, la prière, la confiance réciproque, l’ouverture à la nouveauté et l’abandon à la volonté de Dieu. Il n’est jamais l’affirmation d’un point de vue personnel ou collectif, ni ne se résume à la simple somme des opinions individuelles ; chacun, parlant selon sa conscience, est ouvert à l’écoute de ce que d’autres partagent en conscience, afin de chercher ensemble à reconnaître « ce que l’Esprit dit aux Églises » (Ap 2, 7). Supposant la contribution de toutes les personnes impliquées, le discernement ecclésial est à la fois une condition et une expression privilégiée de la synodalité, dans laquelle la communion, la mission et la participation sont vécues ensemble. Le discernement est d’autant plus riche que tous sont entendus. C’est pourquoi il est essentiel de promouvoir une large participation aux processus de discernement, en veillant tout particulièrement à l’implication des personnes en marge de la communauté chrétienne et de la société.
L’écoute de la Parole de Dieu est le point de départ et le critère de tout discernement ecclésial. Les Écritures Saintes, en effet, attestent que Dieu a parlé à son peuple, jusqu’à nous donner en Jésus la plénitude de toute la Révélation (cf. DV 2), et indiquent les lieux où nous pouvons entendre sa voix. Dieu communique avec nous avant tout dans la liturgie, car c’est le Christ lui-même qui parle « lorsqu’on lit dans l’Église les Saintes Écritures » (SC 7). Dieu parle à travers la Tradition vivante de l’Église, son magistère, la méditation personnelle et communautaire de l’Écriture, et les pratiques de la piété populaire. Dieu continue à se manifester à travers le cri des pauvres et les événements de l’histoire humaine. De plus, Dieu communique avec son peuple à travers les éléments de la création. Celle-ci, dont l’existence même renvoie à l’action du créateur, est remplie par la présence de l’Esprit qui donne la vie. Enfin, Dieu parle aussi dans la conscience personnelle de chacun, qui est « le centre le plus secret de l’homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre » (GS 16). Le discernement ecclésial exige le soin et la formation continus des consciences, ainsi que la maturation du sensus fidei, afin de ne négliger aucun des lieux où Dieu parle et vient à la rencontre de son peuple.
Extrait du texte du document final du synode des évêques
« Pour une Eglise synodale : Communion, Participation, Mission »