« La conversation dans l’Esprit »
En avril 2024, le pape François écrivait la préface d’un livre de discernement spirituel synodal écrit par deux jésuites (« La Conversation dans l’Esprit – L’art du discernement et la pratique de la synodalité », Juan Antonio Guerrero Alves, SJ et Óscar Martín López, SJ).
Dans cette préface, le pape notait, avec son sens de l’observation habituel : « Si chacun reste retranché dans les positions qu’il a adoptées précédemment, il n’y aura pas de véritable conversation, pas de véritable écoute de l’Esprit. Il ne pourra rien apprendre ou comprendre des autres et aura peur de toute décision qui implique un changement. Car ce n’est que lorsque nous nous écoutons vraiment les uns les autres que nous nous enrichissons et que nous approfondissons la communion et la mission. »
La pratique de cette écoute, qui accepte de prendre du temps, est un beau chemin, un chemin synodal. Cette année, j’ai lancé une réflexion sur la distinction des rôles entre les filles et les garçons dans le groupe des servants et des servantes de la paroisse de Saint-Vigor et Saint-Thibaut, que j’ai confiée à l’équipe pilote du groupe des servants et des servantes, et qui ont cette année pastorale pour imaginer et proposer une nouvelle organisation. La proposition sera présentée au Conseil Pastoral en fin d’année pastorale. Pour l’instant, aucun changement n’est prévu avant la rentrée de septembre 2026 ; il faut laisser le temps de la réflexion.
Mais cela n’empêche pas que la communauté paroissiale puisse entrer dans une démarche de discernement dans l’Esprit sur cette question. Aidé par le diocèse, je vais organiser des groupes de paroles, ouverts à tous, pour que nous puissions discerner ensemble, confronter les points de vue, voir les divergences et les convergences et surtout nous laisser guider par l’Esprit-Saint, ce qui implique une conversion profonde. Je m’appuie de nouveau sur la préface du pape François : « La conversation dans l’Esprit, le discernement et la synodalité, ne peuvent avoir lieu que si nous essayons de nous vider de nous-mêmes pour nous remplir de l’Esprit, si notre liberté se détache des amarres matérielles, idéologiques et affectives, afin de permettre à l’Esprit de nous guider plus efficacement; si nous cultivons en nous des attitudes d’humilité, d’hospitalité et d’accueil, et si nous bannissons en même temps l’autosuffisance et l’autoréférentialité. Ce n’est qu’ainsi que notre communion et notre mission pourront être renforcées. »
Père Gaël Bénéat+
