L’ESPÉRANCE NE DÉÇOIT PAS !

Le pape François a annoncé une année jubilaire pour toute l’Eglise, qui commencera en janvier 2025. Le thème de cette année jubilaire est « pèlerins d’Espérance. ». Le Saint Père pour présenter ce thème s’appuie sur une citation de l’Apôtre Paul dans la lettre aux Romains :

« Nous qui sommes donc devenus justes par la foi, nous voici en paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ, lui qui nous a donné, par la foi, l’accès à cette grâce dans laquelle nous sommes établis ; et nous mettons notre fierté dans l’espérance d’avoir part à la gloire de Dieu. Bien plus, nous mettons notre fierté dans la détresse elle-même, puisque la détresse, nous le savons, produit la persévérance ; la persévérance produit la vertu éprouvée ; la vertu éprouvée produit l’espérance ; et l’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Lettre de Saint Paul aux Romains, 5, 1-5)

Ce texte est d’une très grande densité théologique et spirituelle, il peut nous servir de lumière pour entrer dans cette nouvelle année pastorale. Dans ce texte nous voyons s’articuler les trois vertus théologales : la foi, l’espérance et la charité (ou l’amour).

La vertu est une disposition habituelle et ferme à faire le bien. Elle permet à la personne, non seulement d’accomplir des actes bons, mais de donner le meilleur d’elle-même. Prenons un exemple trivial : quand on apprend à conduire, il faut répéter les gestes, acquérir des réflexes de conduites ; c’est un vrai labeur pour certains. Avec le temps et l’expérience, ces réflexes acquis deviennent automatiques, les difficultés sont dépassées et nous pouvons profiter du plaisir de conduire. De même l’exercice des vertus demande du travail, de la persévérance et du temps. Mais le fruit de cet effort c’est de pouvoir ensuite faire le bien avec facilité et plaisir.

En fonction de notre caractère nous sommes plus à l’aise avec certaines vertus et nous les exerçons facilement, il nous faut plus d’effort pour en acquérir d’autre mais en persévérant nous avons la très grande satisfaction d’avoir réussi à nous dépasser.

La pratique des vertus est ainsi une école de fierté, pas de la fierté orgueilleuse, mais celle des sportifs qui vont « plus haut, plus vite, plus fort » ou des héros qui ont appris que le vrai courage n’est pas d’ignorer la peur mais de savoir la dominer. Je trouve réconfortant que Paul nous invite ainsi à une juste fierté, sans orgueil mais sans fausse honte.

La vie chrétienne, la pratique des vertus, des œuvres de miséricorde, nous font ressentir une assurance intérieure qui chasse la tristesse et le découragement. Nous n’avons pas à nous excuser d’être croyant et d’avoir reçu comme espérance « d’avoir part à la gloire de Dieu. » Paul va jusqu’à dire que cette fierté ne disparait pas quand nous sommes dans la détresse ! Car les épreuves nous associent davantage à la pratique des vertus. Alors levons la tête et courons avec joie, « courons avec endurance l’épreuve qui nous est proposée, les yeux fixés sur Jésus. » (He 12, 1)

Père Gaël Bénéat+