LE “NOYAU” DE NOTRE ESPÉRANCE

« L’espérance chrétienne consiste précisément en ceci : face à la mort, où tout semble finir, nous recevons la certitude que, grâce au Christ, par sa grâce qui nous est communiquée dans le Baptême, « la vie n’est pas détruite, elle est transformée » pour toujours. Dans le Baptême, en effet, ensevelis avec le Christ, nous recevons en Lui, ressuscité, le don d’une vie nouvelle qui brise le mur de la mort et en fait un passage vers l’éternité. » (Pape François, l’espérance ne déçoit pas n°20, lettre pour l’ouverture du Jubilé 2025).

C’est l’époque de l’année où les textes de la liturgie du Dimanche nous font réfléchir aux fins dernières : la vie éternelle, la mort, l’enfer, le purgatoire et le paradis. Il est bon de se redonner ce qui fait le noyau de notre espérance : la résurrection !

Il est courant de dire que la seule chose dont nous sommes certains : c’est qu’un jour nous mourrons. Alain Delon dans une vieille interview disait ainsi que sa seule certitude est qu’il finirait entre quatre planches. Cette grave certitude pousse les hommes et les femmes à prendre au sérieux leur vie, en réfléchissant à la valeur que l’on veut donner à cette vie. Mais pour le disciple du Christ, depuis la résurrection, c’est autrement que se pose la question. En effet, pour ceux qui confessent la résurrection de Jésus, la mort n’est plus si certaine, c’est la résurrection qui est notre seule certitude.

Saint Paul le dit très bien : « C’est un mystère que je vous annonce : nous ne mourrons pas tous, mais tous nous serons transformés. » (1 Co 15, 51). Cette transformation dont parle Paul c’est la résurrection de la chair. Il poursuit dans la suite de ce verset : « les morts ressusciteront, impérissables, et nous, nous serons transformés. ».

Nous pouvons très bien ne pas connaître la mort physique ! Si le Seigneur vient demain dans sa gloire pour « juger les vivants et les morts », nous ne connaîtrons pas la mort mais nous entrerons directement dans la résurrection. Là aussi Paul est très éclairant : « nous les vivants, nous qui sommes encore là, nous serons emportés sur les nuées du ciel, en même temps qu’eux [les défunts], à la rencontre du Seigneur. » (1 Th 4, 16-17).

L’espérance de la résurrection est l’horizon certain de notre vie. Nous comprenons que cette espérance transforme complètement la manière de comprendre notre vie, nous ne travaillons pas pour une vie réussie, nous travaillons en vue de la gloire de la résurrection de la chair. C’est cette espérance qui éclaire la vie des saints et plus particulièrement celle des martyrs, qui sont les témoins de l’espérance. « Ces confesseurs de la vie qui n’a pas de fin sont présents à toutes les époques, et ils sont nombreux à la nôtre, peut-être plus que jamais. Nous avons besoin de garder leur témoignage pour rendre féconde notre espérance. » (Pape François).

Pour les croyants, les martyrs ne sont pas les victimes des persécutions politiques, ils sont les témoins de l’espérance ; ils annoncent la venue du Seigneur dans sa gloire, « alors se réalisera la parole de l’Écriture : La mort a été engloutie dans la victoire. » (1 Co 15, 54).

Père Gaël Bénéat+

« L’espérance ne déçoit pas, puisque l’amour de Dieu a été répandu dans nos cœurs par l’Esprit Saint qui nous a été donné. » (Rm 5, 5)